Le graphène a été découvert il y a relativement peu de temps. Si tout le monde s’accorde sur ses incroyables propriétés et les possibilités qu’il apporte à l’industrie notamment, de plus en plus d’études visent également à évaluer la toxicité du graphène sur la santé humaine.

Cette question suscite un intérêt croissant, y compris de la part du grand public, en particulier depuis la crise sanitaire de 2020-2021, lors de laquelle des masques chirurgicaux à base de graphène avaient été introduits, puis retirés du marché au vu de leur risque potentiel sur la santé.

Dans cet article, Carbon Waters présente les résultats de plusieurs études portant sur l’innocuité du graphène, menées par :

  • Une équipe multidisciplinaire du Graphene Flagship (the Health and Environment Work Package) et des partenaires indépendants
  • L’Université Nationale de Singapour (National University of Singapore)
  • La Royal Society of Chemistry et le Graphene Council
  • Le Laboratoire de Strasbourg – CNRS Immunology

Il n’existe pas un mais plusieurs graphènes

Tout d’abord, il est important de mentionner que le terme « graphène » est utilisé de façon générale pour qualifier tous les matériaux nano-carbonés 2D. Pourtant, il s’agit d’une famille de matériaux dont les composants diffèrent par leur épaisseur (nombre de couches), leur qualité, leur stabilité et leur pureté.

Cette famille inclut également des graphènes plus ou moins oxydés tels que des oxydes de graphène (GO) et des oxydes de graphène réduits (rGO). Ces différences découlent directement du procédé de production.

De plus, ils sont disponibles sous plusieurs formes : en poudre, pré-dispersés dans des produits liquides, sous forme de pâte, en masterbatch ou en film sur plaque de métal, etc.

Source : the Graphene Flagship

La plupart des études sus-mentionnées ont été menées sur de l’oxyde de graphène (GO), via des modélisations et des tests in vitro et in vivo.

Études sur la cytotoxicité du graphène :
les principaux résultat

Des résultats qui diffèrent d’un graphène à un autre et selon sa qualité

L’existence de diverses formes de graphène donne lieu à des résultats différents au sujet de l’innocuité du graphène. En effet, d’une étude à une autre, les scientifiques ont basé leurs recherches sur tel ou tel type de graphène.

Prenons par exemple l’étude de l’Université de Singapour (Cytotoxicity survey of commercial graphene materials from worldwide, 2022) réalisée sur 36 types de graphène disponibles sur le marché.
Antonio H. Castro Neto, indique que « la toxicité du graphène n’est pas due au graphène lui-même mais aux impuretés, qui sont un sous-produit du traitement industriel du graphène ».

Il ajoute même : « Notre étude suggère que plus de 35 % des produits à base de graphène contiennent du graphène hautement défectueux ; nous avons observé la présence d’impuretés organiques et/ou inorganiques dans presque tous les échantillons. Nos résultats nous amènent à conclure que la cytotoxicité d’un produit ne peut être liée à aucune caractéristique du graphène seul, mais qu’elle est déterminée par les contaminants présents. »

Le niveau d’exposition et la concentration ont aussi un rôle sur la toxicité du graphène

Les études démontrent que le facteur d’exposition (forme, durée, quantité) a un impact direct avec les risques du graphène sur la santé.

Pour la Royal Society of Chemistry (RCS) et le Graphene Council si le graphène est intégré au sein d’une matrice, il ne présente pas plus de risques pour la santé et la sécurité qu’un autre matériau. Selon la RCS, « une fois qu’un nanomatériau (y compris le graphène) a été incorporé dans un produit, il est pratiquement impossible de libérer les particules de graphène du matériau hôte ».

Chargement d'un véhicule électrique à une borne spéciale
De plus en plus de matériaux sont enrichis en graphène, comme les batteries, pour ses incroyables propriétés

Pour en revenir aux masques chirurgicaux, un test réalisé par le laboratoire canadien NanoSafe sur des équipements de la marque ZenGuard a démontré que le graphène restait au sein des masques lors de l’inhalation. Des résultats qui corrèlent les allégations du Graphene Council et de la RCS.

Ces affirmations vont également dans le sens de l’étude réalisée par le Graphene Flagship dont les équipes ont modélisé les effets d’une exposition à des composites chargés en graphène sur les poumons. Elles ont constaté qu’une exposition continue au graphène sur de longues périodes n’induisait pas de réponse immunitaire significative. Cela implique que le graphène présent dans ces composites n’aurait pas d’impact négatif sur la santé, y compris en cas d’exposition à long terme.

D’après leurs travaux de recherche (Safety Assessment of Graphene-Based Materials: Focus on Human Health and the Environment, 2018), l’inhalation et l’absorption épidermique semblent être les moyens les plus probables d’exposition involontaire, en particulier dans l’environnement de travail lors de la manipulation des produits à base de graphène. Sous forme de poudres volatiles (nanopoudres), le graphène présente un risque d’inhalation plus élevé.

Des études ont également été menées sur l’effet du graphène seul, c’est-à-dire non incorporé dans une matrice.

Un laboratoire indépendant de l’Université de Strasbourg (Degradation of Single-Layer and Few-Layer Graphene by Neutrophil Myeloperoxidase, 2018) a démontré, via des tests in vitro que, dans le cas où des particules de graphène libres seraient inhalées ou absorbées, certaines cellules humaines (les lymphocytes, présentes dans le système immunitaire) détruisaient naturellement le graphène.

Le graphène utilisé pour cette étude est un graphène non oxydé avec un faible nombre de couches (FLG).

Le graphène permet d'optimiser les propriétés des matériaux

Produits à base de graphène et fin du cycle de vie : y a-t-il un danger pour la santé ?

En plus des risques liés à la manipulation ou à l’utilisation d’un produit contenant du graphène, il faut aussi s’intéresser à ceux induits par sa fin de vie. Les principales études sur le sujet ont modélisé la fin du cycle de vie d’un matériau dopé en graphène suite à son abrasion.

D’après l’équipe multidisciplinaire du Graphène Flagship et de ses partenaires (Hazard assessment of abraded thermoplastic composites reinforced with reduced graphene oxide, 2022) dont le laboratoire suisse EMPA, « les particules contenant du graphène libérées par les composites polymères après abrasion ont des effets minimes sur la santé. Les résultats montrent un impact négligeable des composites PA6 renforcés par de l’oxyde de graphène réduit (rGO) sur tous les modèles testés, ce qui suggère un risque probablement faible pour la santé humaine dans des conditions d’exposition aiguë. »

Carbon Waters conduit également une analyse des résidus de dégradation par abrasion et au feu d’un polymère de type epoxy enrichi en Graph’Up, sa gamme d’additifs de performance, dans le cadre du projet européen Macramé. Menée avec le laboratoire EMPA et les autres partenaires du projet, cette étude permettra d’évaluer la cytotoxicité et l’écotoxicité des additifs de performance à base de graphène Carbon Waters. Les résultats seront annoncés dans les prochains mois.

Que faut-il retenir des études sur l’innocuité du graphène ?

Si le graphène a démontré ses incroyables propriétés au cours du temps, il est essentiel de s’intéresser aux risques qu’il peut présenter pour la santé.

Les diverses études menées sur le sujet s’accordent pour annoncer que le type de graphène, sa qualité, le degré de concentration et le niveau d’exposition entrainent des impacts différents. Cependant, elles démontrent que le graphène ne présente qu’un faible risque dans des conditions normales de manipulation et d’exposition. Ce risque est moindre si le graphène est intégré au sein d’un autre matériau ou objet, à la différence des graphènes sous forme de poudre, qui, de par leur haute volatilité, augmentent la probabilité d’inhalation.

À l’heure où de nombreuses substances sont dans la ligne de mire des réglementations car jugées toxiques, les additifs à base de graphène se placent donc comme d’excellents candidats pour les substituer de façon durable.

Carbon Waters, entreprise spécialisée dans la production d’additifs de performance à base de graphène FLG (Few-Layer Graphene), propose des solutions pré-dispersées, sans risque d’inhalation lors de la manipulation.

Ancien Directeur Scientifique de Solvay, Patrick Maestro est impliqué dans l’aventure Carbon Waters depuis plusieurs années. Grâce à sa grande expérience et ses connaissances dans le secteur de la chimie et en particulier des polymères et composites, il accompagne aujourd’hui la société dans sa montée en puissance. Rencontre avec cet amoureux de la région bordelaise et passionné de chimie.

Vous avez un parcours 100% bordelais ?

Patrick Maestro : C’est exact pour la formation. J’ai étudié à l’Université de Bordeaux dans les années 1970 et ai rédigé deux thèses : une de troisième cycle et une thèse d’état. J’ai passé cinq ans dans le Laboratoire de Chimie du Solide (aujourd’hui l’ICMCB), où j’ai pu combiner la formation en physique et en chimie. A la fin de mes études, j’ai été embauché par Rhône-Poulenc, le plus grand groupe chimique et pharmaceutique de l’époque en France, qui avait subventionné ma thèse. Je suis parti à Aubervilliers, pour moi, c’était le grand départ dans le nord ! Là-bas, j’ai travaillé une vingtaine d’années en laboratoire de recherche.

Je suis revenu en région bordelaise il y a vingt ans car c’est ma région de cœur ! J’y ai créé le Laboratoire du Futur pour Rhodia, et développé beaucoup d’interactions avec les laboratoires académiques locaux, dont le CRPP, ce qui m’a amené à interagir avec Carbon Waters dès sa création. A titre personnel, je me suis installé à Lacanau au milieu de la forêt et près de l’eau. Et aujourd’hui j’en profite pleinement, étant à la retraite depuis quelques mois. Seuls les oiseaux qui entrent parfois par la baie vitrée du salon viennent déranger cette tranquillité (rires).

Chez Rhône-Poulenc, vous êtes passé de la Recherche en labo à la Direction Scientifique ?

PM : Oui, j’ai accédé à la Direction Scientifique de Rhône-Poulenc, puis de Rhodia lorsque la société s’est scindée en trois (Rhodia pour la branche chimique, Bayer pour l’Agrochimie, et Aventis (maintenant Sanofi) pour la branche pharmaceutique). Enfin, Solvay a racheté Rhodia en 2011, et je suis devenu Directeur Scientifique de Solvay.

C’est un poste que j’ai occupé pendant près de vingt ans, dans le développement des compétences scientifiques et technologiques nécessaires au développement de produits et de solutions utiles pour nos clients. Ceci est passé par la mise en place de nombreux partenariats à tous les niveaux. J’ai donc établi des partenariats avec le monde académique, dont le CNRS et des entités équivalentes dans le monde, avec de grands scientifiques étrangers, mais aussi avec des start-ups. J’étais en effet caution scientifique de Solvay pour son activité Solvay Ventures, qui consiste à évaluer la validité technique des projets dans les start-ups liées à la chimie.

Quel regard portez-vous sur votre carrière maintenant que vous avez pris votre retraite ?

PM : J’ai toujours vu mon travail comme un privilège et un amusement, les choses bougeaient en permanence. Je n’aurais jamais imaginé découvrir tant de choses et rencontrer tant de personnes extraordinaires et intéressantes. C’est l’avantage des métiers de recherche, on cherche à sortir des sentiers battus. C’est pourquoi je ne souhaitais pas complètement couper, même à la retraite, et me lancer dans le jardinage ou le bricolage par exemple, trop risqué pour mes proches et moi … (rires).

Aujourd’hui, je poursuis mon accompagnement auprès de certaines start-ups, je suis secrétaire général d’EuroCase, une association regroupant différentes académies des technologies européennes, mais aussi président d’Invest in Bordeaux depuis quelques semaines. Bref, je n’ai pas le temps de m’ennuyer et c’est ce que j’aime !

Quelle est votre histoire avec Carbon Waters ?

PM : Grâce à ma position de Directeur Scientifique chez Solvay, j’avais de très bonnes relations avec le CNRS. Je faisais partie du comité de prématuration, c’est-à-dire que nous validions les projets de laboratoires de recherche qui souhaitaient valoriser leur idée, après dépôt de brevet, par une cession de licence ou par la création d’une start-up.

C’est ainsi que j’ai assisté à la présentation du projet de Carlos Drummond et d’Alain Pénicaud pour leurs dispersions aqueuses de graphène. Le comité a approuvé le projet et j’en suis devenu le référent.

Qu’avez-vous personnellement pensé du projet ?

PM : J’ai trouvé cette idée remarquable ! Pour moi, il y avait un véritable potentiel, mais il fallait y apporter du soutien au niveau de sa réalité industrielle. D’une part, au niveau du procédé, car la vision était trop orientée laboratoire, pas assez industrialisation. Aujourd’hui, c’est Raymond Michel qui accompagne Carbon Waters sur ce sujet. D’autre part, il fallait se concentrer sur les secteurs et les domaines d’applications possibles pour les additifs Carbon Waters à base de graphène, et là pour le coup, c’est mon domaine de prédilection.

Un autre point que je souhaite souligner, c’est que si le projet Carbon Waters a bien fonctionné, c’est en partie je pense parce qu’Alain et Carlos ont su laisser la start-up se développer sans intervenir systématiquement à chaque prise de décision. Souvent, c’est compliqué pour les scientifiques à l’origine d’un projet de savoir s’en détacher. Ça n’a pas été le cas ici.

Aujourd’hui, en quoi consiste votre accompagnement auprès de Carbon Waters ?

PM : Aujourd’hui je fais partie du Conseil scientifique de Carbon Waters. J’apporte mon soutien scientifique et technologique, notamment pour tout ce qui concerne les applications dans les polymères et composites. J’accompagne également l’entreprise à travers des mises en relation grâce à mon réseau de contacts.

Vous êtes également à l’affiche d’INFINIMAT, pouvez-vous nous en dire plus ?

PM : Oui, je vais prochainement intervenir lors de l’édition INFINIMAT 2023 en animant une conférence autour du sujet : « Marché des polymères & composites : quelles opportunités pour le graphène ? ». L’idée sera de présenter aux industriels présents tous les avantages qu’apportent les formulations à base des graphènes de Carbon Waters dans ces matériaux. J’aborderai aussi les enjeux auxquels ils répondent (environnemental, économique, réglementaire, etc.), le tout en s’appuyant sur les principaux résultats obtenus en laboratoire. Par exemple, le graphène a d’excellentes propriétés anticorrosion et de renfort mécanique des polymères.

Et pour l’avenir, que souhaitez-vous à Carbon Waters ? 

PM : J’imagine Carbon Waters comme LA société du graphène, grâce à sa technologie et ses produits uniques.

Aujourd’hui, la société arrive à une croisée des chemins. Elle commence à être reconnue, primée… C’est le moment où elle se doit d’être au rendez-vous de l’industrialisation. Je ne suis pas inquiet par rapport à la demande des clients, car les produits qui sortent du laboratoire sont performants, mais maintenant, le défi est de produire à l’échelle des tonnes ces dispersions, toujours avec la même qualité. Je souhaite à Carbon Waters de respecter son cahier des charges et ses délais car elle est vraiment dans la phase clé de son développement. Elle pourra toujours bien sûr compter sur mon accompagnement.

Homme d’affaires comptant de nombreuses expériences à son actif, chef d’entreprise, membre du réseau Paris Business Angels mais aussi du comité stratégique de Carbon Waters… Qui est donc Luc Varigas et quelle est sa relation avec Carbon Waters ? Portrait.

Votre carrière, déjà bien longue, s’est principalement déroulée à l’étranger. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Luc Varigas : Après avoir suivi une double formation en tant qu’ingénieur chimiste (Chimie de Paris) et une école de commerce (ESSEC), j’ai rapidement quitté la France, en 2002, pour une carrière professionnelle à l’étranger. Après être passé par Singapour (où mon fils cadet est né d’ailleurs) et par la Suisse, j’ai travaillé en Belgique, où je suis toujours aujourd’hui.

Ce goût pour l’étranger s’est toujours reflété dans mes expériences professionnelles. J’aime être au contact d’équipes multiculturelles et travailler pour l’international, c’est très enrichissant tant sur le plan professionnel que personnel.

Et cette diversité, on la retrouve aussi dans les différents postes que vous avez occupés. 

LV : Oui, il est vrai qu’au fil de mes expériences, j’ai pu évoluer dans plusieurs fonctions et secteurs d’activités.

Premièrement, j’ai démarré dans la finance, jusqu’à occuper des postes de Regional (Asie) et Global Chief Financial Officer (CFO), puis je me suis orienté vers la direction générale et ai ainsi supervisé les différentes fonctions d’une entreprise. Ma spécialité se concentre notamment autour de la mise en œuvre de stratégies et l’accompagnement aux entreprises dans leur restructuration, en termes d’organisation, de business models et de management des équipes. J’ai également développé des compétences en business development, par exemple dans les infrastructures de chemical parks.

Ces fonctions m’ont donné la volonté de proposer mon expertise à des porteurs de projets, dont l’idée est innovante mais qui n’ont pas les ressources et connaissances suffisantes pour les développer au stade d’entreprise. C’est pourquoi j’ai créé, en 2014 avec un associé, la société Altarence. Notre objectif est d’identifier, à un stade très précoce, des projets ayant un fort potentiel technologique et présentant une innovation de rupture pour en faire des deeptech.

La définition même de Carbon Waters.

LV :C’est cela. Mais ce n’est pas via Altarence directement que j’ai connu Carbon Waters. Cela s’est fait via le réseau Paris Business Angels (BPA), dont je fais partie depuis un an. PBA est une organisation regroupant des investisseurs privés (« Business Angels »)  qui permet de valider et d’accompagner des projets déjà plus structurés et en recherche de financements pour accroitre leur développement.

Comment PBA vous a mis en relation avec Carbon Waters ?

LV : Quand j’ai rejoint le réseau PBA, le dossier Carbon Waters arrivait pour instruction. J’ai pu assister au pitch d’Alban Chesneau, le CEO de Carbon Waters, qui m’a immédiatement convaincu. J’ai tout de suite perçu le potentiel de ses produits à base de graphène, qui présentent de multiples possibilités d’applications en industrie comme en chimie. Je me suis donc porté volontaire pour faire partie de l’équipe d’instruction. En septembre 2022, nous avons présenté à l’ensemble de PBA nos recommandations, et le réseau a lui aussi été convaincu par le projet, grâce notamment à Alban et à Nicolas Castet, COO de Carbon Waters, qui ont levé tous les éventuels doutes.

Qu’apporte aujourd’hui le réseau PBA à Carbon Waters ? Et comment y contribuez-vous à votre échelle ?

LV : PBA a investi 300 000€ dans le projet, une somme conséquente, faisant partie de la levée de fonds de fin 2022, qui servira à la construction d’une usine de production pilote ainsi qu’au développement commercial d’une gamme de produits à base de graphène pour les peintures et coatings.

Etant donné ma connaissance du secteur de la chimie, je suis devenu référent de ce projet PBA et ai rejoint le comité stratégique de Carbon Waters par la même occasion. J’ai d’ailleurs pu me rendre dans leurs locaux en décembre 2022 et ai ainsi échangé avec une bonne partie de l’équipe, des personnes qui, bien qu’assez jeunes, ont déjà vécu de multiples expériences, une véritable force pour Carbon Waters.

Quel est votre rôle au sein du comité stratégique ?

LV : Je participe à la prise de décision sur les orientations stratégiques à court, moyen et long terme mais aussi sur les investissements financiers importants auxquels est confrontée l’entreprise. Nous nous attachons aussi à étudier toutes les possibilités de financement existantes et nous préparons actuellement la future série A.

De plus, j’apporte mon expertise au sein du comité expert business & marketing afin de conseiller la direction sur la mise en œuvre du marketing stratégique (segmentation, ciblage, positionnement) de l’entreprise. Par exemple, nous avons identifié des opportunités pour les additifs Carbon Waters dans les secteurs de l’énergie et de l’hydrogène. Nous travaillons donc à l’élaboration d’une stratégie pour adresser ces nouveaux marchés. Je profite également de mon important réseau dans l’industrie de la chimie, notamment en Belgique, pour mettre Carbon Waters en relation avec des organisations afin qu’ils évaluent la possibilité de collaborer sur des projets.

Vous parliez plus tôt de l’équipe Carbon Waters, pourquoi pensez-vous qu’elle constitue une force ?

LV : Tout au long de ma carrière et de mes expériences, j’ai croisé la route de nombreuses personnes et ai découvert beaucoup de projets de start up innovantes. Mais lorsque j’ai rencontré l’équipe de Carbon Waters pour la première fois, j’ai sincèrement été impressionné par la qualité des échanges que j’ai pu avoir avec chaque personne, individuellement, et surtout, de la motivation et de l’ingéniosité dont chacun fait preuve. Pour moi, le rôle de l’équipe est fondamental pour soutenir les progrès d’une entreprise, à condition que celle-ci offre elle aussi en retour de bonnes perspectives à son équipe, ce qui est le cas aujourd’hui chez Carbon Waters.

Auriez-vous un dernier mot à ajouter pour conclure ?

LV : 100% convaincu par la technologie et les produits Carbon Waters, mais aussi par la force de son équipe, je souhaite continuer à m’engager auprès de cette société pour accélérer son développement et faire pénétrer sa technologie sur différents marchés, en particulier ceux qui présentent le plus de valeur. Je souhaite également aider Carbon Waters à augmenter son impact et sa reconnaissance, en faisant progresser sa technologie et son équipe au sens large.

Le chemin à parcourir sera certainement sinueux et imprévisible mais l’équipe fera la différence j’en suis sûr pour trouver les bonnes options. Les accompagner tous dans un projet d’entreprise avec autant de potentiel, ça donne matière à être heureux et fier de faire partie de l’aventure Carbon Waters !

Carlos Drummond, Directeur de Recherche au Centre de Recherche Paul Pascal (CRPP) depuis 20 ans, est l’un des fondateurs du projet Carbon Waters. Il revient dans cette interview sur son parcours et ce qui l’a amené à lancer l’aventure Carbon Waters.

Vous êtes directeur de Recherche au Centre de Recherche Paul Pascal (entité du CNRS) depuis 20 ans ?

Carlos Drummond : C’est exact, je suis d’origine vénézuélienne et suis arrivé en France il y a 20 ans, en 2003, au CNRS. Suite à mes études au Venezuela, j’ai réalisé ma thèse en Californie, à l’Université de Californie, à Santa Barbara, puis j’ai travaillé quelques années en Recherche & Développement chez Petróleos de Venezuela (PDVSA) avant d’être recruté au CNRS (plus précisément au Centre de Recherche Paul Pascal – CRPP) à Pessac.

Pourquoi vous être orienté vers la recherche académique ?

CD : La recherche industrielle et la recherche académique sont très distinctes. En industrie, le but premier de la recherche est d’aboutir à un produit commercialisable, sinon, il est difficile pour l’entreprise de survivre. On a rarement le temps d’approfondir les sujets pour arriver à une compréhension plus complète des systèmes. C’est donc difficile pour moi de me projeter et de rester motivé. C’est pour cela que j’ai souhaité explorer la voie de la recherche académique. Ce qui me plaît, c’est d’avoir plus le temps de la réflexion sur un projet, de pouvoir faire plus d’expérimentations. En tant que Directeur de Recherche au CRPP, j’encadre des doctorants et je mets mes connaissances scientifiques à leur service. C’est un rôle qui me correspond beaucoup mieux et dans lequel je m’épanouis pleinement.

En quoi consistent vos travaux de Recherche au CRPP ?

CD : Je travaille sur la mesure des forces d’interaction entre deux objets (par exemple, les forces de frottement), afin de déterminer d’où elles proviennent. Si on prend l’exemple du graphène, on sait qu’il y a une interaction entre deux feuillets. Si l’on comprend l’origine de ces interactions, on peut développer des stratégies pour les maîtriser, afin d’éviter qu’ils ne s’agrègent dans un solvant, pour que l’ensemble reste bien homogène.

Vous êtes à l’origine du projet Carbon Waters…

CD : Au départ, en 2007, c’est avec Alain Pénicaud, également directeur de Recherche au CRPP que nous avons eu l’idée de produire du graphène, matériau tout juste découvert à l’époque. Vers 2014-2015, nous avons compris que le projet avait de réelles perspectives et qu’il fallait le concrétiser en passant au statut d’entreprise. Le CNRS nous a accompagnés dans cette phase de « prématuration », afin de dépasser le stade de la fiole de quelques millilitres. Cependant, nous nous sommes vite rendu compte que l’entreprenariat est un métier à part entière, qui demande un investissement à 100% et des compétences bien précises. Or, Alain et moi n’avions pas pour idée d’abandonner notre travail passionnant de Directeur de Recherche…

Et c’est à ce moment-là que vous croisez la route d’Alban Chesneau…

CD : Exactement, nos chemins, ou plutôt ceux d’Alain et d’Alban se sont croisés pile au bon moment. Alban avait une vision très claire de comment passer du projet en labo à une vraie entreprise. Il a tout de suite saisi le potentiel de ce projet entrepreneurial. De façon gracieuse, il nous a aidé en nous donnant beaucoup de conseils et a même décidé au bout de quelques temps de quitter son poste, bien placé en plus !, pour s’investir pleinement dans le projet Carbon Waters. C’est quelqu’un d’extraordinaire ! Sans lui, Carbon Waters n’aurait jamais vu le jour.

Que pensez-vous du chemin parcouru par Carbon Waters depuis ses tout débuts ?

CD : Je suis sidéré de la vitesse à laquelle Carbon Waters a su se développer et continue de le faire. Près de 95% des start-up ne survivent pas plus de 2 ans. Passer ce cap relève déjà de l’exploit. Carbon Waters a su s’adapter à son environnement et surtout être précurseur sur les domaines d’applications de ses additifs de performance à base de graphène, en s’adressant aux marchés dont les besoins sont réels sur les sujets de décarbonation ou de durabilité des matériaux par exemple. Au départ, ce sont des sujets auxquels Alain et moi n’avions même pas pensés. Chaque fois que je passe dans les locaux de Carbon Waters, je découvre de nouvelles améliorations ou pistes envisagées. C’est une jeune entreprise dynamique, innovante, qui ne se repose pas sur ses acquis.

Et aujourd’hui, vous êtes toujours en lien avec Carbon Waters ?

CD : Bien sûr, je fais partie des actionnaires de Carbon Waters et j’apporte également mon concours scientifique à l’entreprise. Je peux par exemple être amené à conseiller l’équipe sur des sujets bloquants ou les aider à résoudre certains problèmes. Je suis très heureux d’accompagner Carbon Waters et souhaite continuer à faire partie de cette belle aventure dans les années à venir.

Mahbub Morshed a rejoint Carbon Waters il y a quelques mois en tant que Directeur de la production et de la maintenance. Vivant en France depuis huit ans, ce jeune passionné de sciences possède déjà une expérience significative dans le domaine.

Découvrons-en plus sur lui et ce qui l’anime au quotidien chez Carbon Waters.

Vous avez commencé votre parcours professionnel au Bangladesh, votre pays de naissance ?

Mahbub Morshed : C’est exact. J’ai obtenu ma licence en génie chimique et en sciences des polymères en 2009. Ensuite, j’ai travaillé pendant trois ans chez Nestlé en tant qu’ingénieur d’usine. 

Votre cursus vous a fait beaucoup voyager, en Europe notamment ?

MM : Oui. Passionné par les sciences et le génie chimique, j’ai eu l’opportunité de venir en Europe en 2012 grâce à la bourse Erasmus Mundus pour réaliser un Master en ingénierie des membranes (un programme spécifique sur les technologies de séparation moléculaire). J’ai pu étudier dans différentes universités européennes (France, République tchèque, Espagne et Pays-Bas) et acquérir des compétences en science des matériaux (à l’Université de Montpellier en France), en simulation et modélisation (à l’Université de chimie et de technologie de Prague en République tchèque), en nanosciences et nanotechnologies (à l’Institut de nanosciences d’Aragon à Saragosse en Espagne) et en séparation des nanoparticules (à l’Universiteit Twente à Enschede aux Pays-Bas). 

Puis vous avez décidé de rester en France…

MM : En effet, suite à l’obtention de mon Master, j’ai suivi un programme de doctorat à l’Université de Lorraine à Nancy de 2015 à 2019 à l’ENSIC (École Nationale Supérieure des Industries Chimiques) au LRGP (Laboratoire de Recherche en Génie des Procédés) qui fait partie du CNRS. Ces trois années m’ont permis d’acquérir une vaste expérience dans le domaine de l’ingénierie des procédés, des produits et des molécules et particulièrement sur la séparation des nanocatalyseurs des solvants organiques par des technologies membranaires. Cette expérience m’a énormément plu et j’ai surtout apprécié vivre dans ce beau pays qu’est la France. C’est pourquoi, après mon doctorat, j’ai décidé de rester ici et j’ai travaillé pendant deux ans chez Sensient Technologies, l’un des principaux fabricants mondiaux de colorants, d’arômes et d’autres ingrédients de spécialité, en tant que développeur de procédés. C’est lors de cette expérience que j’ai gagné les compétences nécessaires pour l’industrialisation des procédés et la maintenance. 

Et maintenant vous voilà chez Carbon Waters

MM : Pour moi, produire des nanomatériaux à base de graphène a quelque chose de fascinant. J’ai toujours voulu faire carrière dans ce domaine. Aussi, lorsque j’ai vu cette opportunité chez Carbon Waters, je ne pouvais pas la laisser passer ! Ce que j’aime ici, c’est évoluer dans un contexte novateur et concevoir des matériaux intelligents en découvrant les différents aspects qui entrent dans leur fabrication. L’idée de créer une nouvelle génération de matériaux respectueux de l’environnement et de pouvoir offrir des alternatives aux matériaux toxiques est très gratifiante. Je suis heureux et fier de participer aux activités de Carbon Waters ! Je perçois le fort potentiel de l’entreprise et veux contribuer à son développement. C’est le moment idéal pour faire passer Carbon Waters à la vitesse supérieure et en faire l’entreprise leader des additifs de performance à base de graphène. Ici, chaque jour compte : la vie chez Carbon Waters (et à Bordeaux !) est passionnante !

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre fonction de Directeur de la production et de la maintenance ?

MM : Mes activités quotidiennes comprennent plusieurs missions. D’une part, je suis responsable de la gestion de la production et de l’équipe de production. Je m’assure que nous atteignons les objectifs fixés pour répondre à la demande interne et externe et je dirige l’innovation et l’amélioration continue des processus. D’autre part, je travaille également au passage des capacités de production actuelles en laboratoire à l’échelle industrielle, ce qui inclut la conception et l’exécution d’installations pilotes, mais aussi de prendre en compte les aspects de sécurité au niveau de la production, aussi bien au laboratoire que dans la future usine pilote. Enfin, je veille à la maintenance des procédés et au contrôle qualité à chaque étape de la production, pour nous assurer de fournir des produits finaux conformes aux normes de qualité définies. 

Ça fait beaucoup !

MM : C’est vrai que je n’ai pas le temps de m’ennuyer, mais j’aime mon travail et faire partie de l’aventure Carbon Waters. Comme je l’ai dit, je suis fasciné par le graphène et par toutes les perspectives que ce matériau apporte. De plus, je me sens chanceux de travailler dans une entreprise à l’esprit positif et orientée vers la recherche de solutions. Ici, nous pouvons tous compter les uns sur les autres. Chaque membre de l’équipe communique facilement et est enthousiaste à l’idée de tester et de mettre en œuvre de nouvelles choses. C’est une équipe très solidaire et collaborative avec laquelle j’éprouve un réel plaisir à travailler chaque jour : tout défi professionnel chez Carbon Waters ne le reste pas bien longtemps. Ensemble, nous trouvons toujours des solutions et avançons vers un avenir positif. Un tel esprit d’équipe apporte de la joie au quotidien ! 

Et sur le plan personnel, que pouvez-vous nous dire de vous ?

MM : Pendant mon temps libre, j’aime lire, en particulier tout ce qui a trait à la philosophie, au yoga, à la positivité… Pour vous donner une idée, je lis actuellement le Tao Te Ching (The Book of the Way) de Lao Tseu, un petit livre de principes sur la vie qui aborde des sujets tels que l’amour, l’écologie et des vertus telles que l’humanité ou la prudence. J’aime aussi la musique classique indienne et jouer de la musique. À la maison, j’ai quelques instruments : guitare, sitar, violon… Enfin, j’aime voyager pour apprendre à connaître les gens qui vivent ailleurs et leur histoire, visiter des musées, des sites historiques et des lieux célèbres. 

Spécialisée dans le développement et la production de gammes d’additifs de performance pour l’industrie, la startup bordelaise (33) Carbon Waters annonce une levée de fonds de 2 millions d’euros. Reconnue par BPI France qui et France Industrie comme startup de la décarbonation (catégorie Matériaux), Carbon Waters prépare sa montée en puissance industrielle avec la création d’une usine pilote.

La jeune pousse girondine Carbon Waters franchit cette année un nouveau cap dans son développement, avec l’annonce d’une nouvelle levée de fonds de 2 millions d’euros, pour industrialiser son procédé de production d’additifs de performance à base de graphène.

Un changement de dimension qui en dit long sur le potentiel de son graphène, un nanomatériau permettant de développer des produits aux fonctions très diverses. Connu depuis 20 ans pour sa résistance mécanique et thermique et sa conductivité électrique et thermique, le graphène présente également d’excellentes propriétés anti-corrosion et conservatrices.

Toute l’innovation de rupture de Carbon Waters réside dans son procédé unique de production de graphène sous forme dispersée, permettant de proposer des gammes de produits prêts à l’emploi au monde industriel. Carbon Waters y a consacré 4 ans de R&D, 3 millions d’euros, et a déjà déposé 2 brevets, un troisième étant en cours.

 

Aujourd’hui, nous travaillons sur 3 grands axes de développement. Premier champ d’expertise : le remplacement partiel ou total des produits toxiques, notamment pour les fabricants de peinture. Deuxième axe d’action : la décarbonation de l’industrie et l’allègement des structures pour les secteurs naval, automobile, aéronautique et spatial. Troisième axe d’investigation : le développement de solutions pour le stockage et le transport de l’hydrogène, ainsi que l’allongement de la durée de vie de certains matériaux, dont ceux utilisés dans les batteries Alban Chesneau CEO of Carbon Waters

 

Grâce à cet investissement, la startup va passer du mode prototypage au procédé pré-industriel. L’opération a été réalisée auprès d’Aquiti Gestion et de NACO (Nouvelle-Aquitaine Co-investissement), actionnaires historiques, ainsi que des fonds d’investissement Tirésias Angels et Paris Business Angels et de plusieurs autres business angels. Carbon Waters a également reçu le soutien financier de Bpifrance.

Dans un premier temps, ce tour de table va permettre de financer une usine pilote, qui se veut exemplaire avec des procédés peu consommateurs en ressources. Le futur projet immobilier, d’environ 1200 m2, devrait voir le jour dans les prochains mois, autour de Bordeaux Métropole. Pour soutenir son développement, la start-up lance un plan de recrutement d’envergure, avec la création d’une dizaine d’emplois qualifiés.

Carbon Waters produit actuellement 500 kilos de dispersions de graphène. Les performances des additifs développés ont été validées par de nombreuses entreprises représentant de multiples secteurs industriels. Carbon Waters prévoit de multiplier par 10 sa production l’an prochain, avant de cibler entre 50 à 100 tonnes fin 2025. Cette montée en puissance suppose de disposer d’une usine de plus grande capacité et d’une équipe commerciale renforcée.  Ce nouveau virage industriel fera l’objet d’un nouveau tour de table.

Deux marchés sont principalement visés : le secteur de la peinture qui représente un potentiel de 2 milliards d’euros et celui des polymères qui pourrait dépasser les 4 milliards d’euros. Pour accélérer la pénétration de ces marchés en France te à l’international, Carbon Waters conclut, avec les leaders de ces secteurs, de multiples partenariats technologiques, industriels et commerciaux.

Zoom sur les partenaires de Carbon Waters pour cette levée de fonds

À propos de Carbon Waters

Fondée en 2017, Carbon Waters conçoit et produit une gamme d’additifs prêts à l’emploi à base de graphène, pour le monde industriel. Reconnue par BPI France et France Industrie comme startup de la décarbonation (catégorie Matériaux), Carbon Waters est lauréate du programme NA20 French Tech qui vise à récompenser les entreprises à impact positif. La start-up emploie aujourd’hui une équipe d’une quinzaine de personnes pour un chiffre d’affaires de 200k€ en 2022.

À propos d’AQUITI Gestion

Présente depuis 25 ans en Nouvelle-Aquitaine, AQUITI Gestion est une société de gestion agréée par l’AMF, spécialisée dans le capital-investissement. Son équipe constituée de 20 professionnels répartis sur trois bureaux, Bordeaux, Limoges et Poitiers, permet un ancrage régional au plus près des entreprises de la Nouvelle-Aquitaine. Avec plus de 230 M€ sous gestion, AQUITI Gestion couvre l’ensemble des besoins des sociétés de son territoire, du prêt d’honneur innovation à des investissements en capital dans des sociétés en phase d’amorçage, création, développement ou transmission, grâce à des équipes et des fonds dédiés. Cette stratégie permet de financer les startups et PME/ETI à partir de 10 K€ et jusqu’à 10 M€, et de les accompagner notamment face aux enjeux ESG-T (Environnement, Social, Gouvernance et Territoire). AQUITI a investi via son fonds ACI, accompagné par le fonds de la région NACO.

À propos de Paris Business Angels

PBA – Paris Business Angels est l’un des plus importants réseaux de Business Angels en France. Fondé en 2004, il regroupe près de 200 Business Angels. Grâce à PBA, c’est plus de 270 startups qui ont été accompagnées pour un montant total levé de 55M€.  PBA investit dans tous les secteurs, pour des startups en amorçage avec des tickets de 200k€ à 1M€. Expérimentés, les Business Angels s’engagent à accompagner de manière proactive les entrepreneurs, avec des conseils et en ouvrant leurs réseaux.

À propos de Tiresias Ventures

Tiresias Ventures est un club d’investissement qui soutient des technologies de rupture contribuant à une transition durable des secteurs de l’agriculture, de l’énergie et de l’industrie.

Nous investissons des tickets de 200k€ à 500k€ et nous impliquons aux côtés des entrepreneurs pour accélérer le passage de l’innovation à une technologie industrielle commercialisable.

Nous avons choisi d’investir dans Carbon Waters car nous sommes convaincus que la transition industrielle passera par l’adoption de nouveaux matériaux plus avancés pour remplacer les composés toxiques ou à forte empreinte carbone. Le graphène présente un potentiel énorme pour cela, avec une multitude d’applications possibles dans des domaines tels que l’automobile, l’aéronautique, le spatial, la construction, les batteries et les appareils électroniques.

Après plusieurs années de Recherche & Développement, Carbon Waters a démontré deux facteurs clefs de succès majeurs : sa capacité à produire du graphène de haute qualité à grande échelle et l’intérêt des acteurs du marché, confirmé par la signature de ses premiers accords commerciaux. Il est rare de rencontrer des startups capables de devenir des références mondiales dans leur domaine, mais nous avons identifié ce potentiel chez Carbon Waters.

Face au dérèglement climatique, à la raréfaction des ressources naturelles et au défi énergétique, Carbon Waters développe des solutions permettant de diminuer l’impact des matériaux et s’engage dans une démarche de décarbonation de ses procédés de production. Une feuille de route ambitieuse qui fait écho au Plan d’action du gouvernement pour décarboner l’industrie.

Reconnue par Bpifrance et l’ADEME comme start-up de la décarbonation (catégorie Matériaux) et lauréate du programme NA20 French Tech qui vise à récompenser les entreprises à impact positif, Carbon Waters souhaite challenger ses propres procédés pour décarboner ses pratiques et développer des solutions plus vertueuses pour ses clients. “Nos additifs à base de graphène visent à développer des matériaux avancés aux propriétés thermiques et mécaniques améliorées. Grâce au graphène, on est en mesure aujourd’hui d’alléger le poids de certains matériaux et de remplacer – par exemple – l’aluminium par des polymères ultra-performants et résistants… “ Toutes ces innovations produits participent, bien évidemment, à la décarbonation, en allongeant la durée de vie des matériaux ou des coatings. Moins de ressources utilisées, moins d’énergie pour fabriquer, moins de gaspillage : la boucle est bouclée !

From cradle to grave…

Après s’être engagée dans une stratégie RSE volontariste, Carbon Waters poursuit son chemin vertueux en impulsant une véritable dynamique de décarbonation de ses procédés industriels. Sur la route de la décarbonation, la start-up investigue également son empreinte carbone sur l’ensemble de la chaîne de valeur, “from cradle to grave”, du berceau à la tombe comme disent les Anglo-Saxons… 

Approvisionnement, procédés de fabrication, fin de vie : Carbon Waters explore de nouvelles pistes pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre. Et ça commence, dès le sourcing ! “ Aujourd’hui, nous travaillons principalement avec un solvant organique et du graphite naturel. Des essais sont actuellement en cours avec des solvant alternatifs biosourcés, et la piste d’un graphite de synthèse est à l’étude pour voir si cela permet de diminuer notre empreinte, précise Charlotte Gallois. Notre équipe R&D se penche également sur le biochar, une matière première biosourcée, produite à partir de bois brut sous pyrolyse, afin de remplacer le graphite dans les prochaines années.”

C’est donc tout le procédé de fabrication qui est étudié de près, avec notamment la mise en œuvre d’une boucle de recyclage pour réutiliser 70 % du solvant organique. “ Nous entrons dans une ère de l’économie de la sobriété et de la circularité : nous devons être au rendez-vous, en produisant un graphène vertueux, produit de façon responsable, au regard des objectifs de préservation des ressources, de durabilité et de ré-emploi.”

Une usine pilote exemplaire

La start-up entend également se distinguer par son usine pilote, qui verra prochainement le jour. Bateau amiral de cette stratégie “bas carbone”, son unité de production se veut exemplaire en termes de respect de la biodiversité et d’économie d’énergie, avec notamment l’implémentation de procédés peu consommateurs en ressources. “Nous portons également une attention particulière sur l’orientation climatique du bâtiment et sur le choix des matériaux, moins carbonés et plus respectueux de l’environnement.” précise Charlotte Gallois.

Acteur engagé de la décarbonation, Carbon Waters vient d’intégrer le programme européen Macramé et fait partie désormais de la Cleantech Open France, dont le but est d’agir pour la transition environnementale et climatique.

Depuis décembre, Carbon Waters a intégré le projet européen Macramé, qui réunit un consortium de 19 partenaires. L’enjeu est de taille : il s’agit de mener des tests pour caractériser précisément les nanoparticules de graphène et leur toxicité sur l’ensemble du cycle de vie des produits.

D’une durée de 3 ans, le projet européen Macramé rassemble des acteurs académiques, des entreprises et des laboratoires autour de différents cas d’études sur les nanoparticules, et plus précisément le graphène, les nanotubes de carbone et l’oxyde de graphène, “ explique Lucie Chupin. L’objet de cette vaste étude européenne est de voir comment ces nanoparticules se comportent dans les produits finaux (sprays, siège chauffants, vernis…) au travers de 5 cas d’études. “En fait, nous allons analyser l’ensemble du cycle de vie et caractériser tout ce qui peut être toxique ou éco-toxique, au cours des différentes phases du produit : conception, production, fin de vie… Carbon Waters participe au projet à un double titre : à la fois comme producteur de graphène mais également comme “expérimentateur” puisque nous sommes en charge d’un cas d’étude sur un vernis pour batterie. Dans ce cadre, nous allons simuler des dégradations (par abrasion, chauffe, etc.) pour voir si le vernis supporte les hautes températures, s’il offre des possibilités de recyclage, s’il déclenche des effets éco-toxiques… »

Soumettre des normes et des méthodes de travail

In fine, l’objectif de ce programme est de soumettre des normes et des méthodes de travail robustes sur les nanoparticules non sphériques. “ Nous n’avons encore que peu de recul sur l’oxyde de graphène et le graphène multicouches, concède Lucie Chupin. Grâce au projet Macramé, nous saurons évaluer leur impact dans la matrice, et pourrons faire des recommandations et des caractérisations critiques de normes, en vue d’évaluer les risques.”

Pour l’aider dans sa tâche, Carbon Waters va travailler entre autres avec le laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) ainsi que le laboratoire suisse EMPA spécialisée dans l’analyse des particules fines.

A 30 ans, Rym Soltani vient de rejoindre Carbon Waters en tant que Responsable R&D Procédés. Passionnée par la chimie depuis son plus jeune âge, cette doctorante a préféré quitter la recherche académique pour s’inscrire dans une logique de R&D appliquée. Rencontre avec une passionnée des sciences et du nanomonde ! 

Avant de rejoindre Carbon Waters en août 2022, vous aviez un profil plutôt académique, axé sur la recherche médicale…

Rym Soltani : C’est exact, et les deux approches me semblent très complémentaires ! J’ai toujours été fascinée par le monde des sciences et plus particulièrement celui de la chimie. Titulaire d’un master 2 en chimie organique et après un stage de M2 en laboratoire sur les nanoparticules à visée thérapeutique, je souhaitais poursuivre mes études universitaires par une thèse sur l’utilisation des nanoparticules dans la recherche biomédicale. Mais en Algérie, les opportunités sont rares… Alors, j’ai postulé pour l’obtention d’une bourse à l’université de Strasbourg.  Un défi relevé avec succès, puisque j’ai commencé ma thèse en 2018, sous la direction du Docteur Alberto Bianco, directeur de recherche à l’Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire à Strasbourg.

Mon sujet de recherche portait sur « la fonctionnalisation chimique de nanotubes de carbone pour des applications en cancer et maladies inflammatoires » où j’ai été chargée de greffer – par plusieurs méthodes préalablement optimisées – des anticorps et toutes autres molécules d’intérêt à la surface des cylindres de graphène, et de les caractériser par diverses techniques. Pour mener à bien tous mes travaux de recherche, j’ai collaboré avec des équipes de biologistes qui ont réalisé des expériences in vitro et in vivo, afin d’observer le comportement des nanomatériaux et de valider leur efficacité. Au cours de mes études, j’ai pu également me former sur de nombreuses technologies de pointe, et renforcer mes compétences transversales telles que l’organisation et la gestion de projet. J’ai finalement soutenu ma thèse en mars 2022… mais après mûres réflexions, j’ai eu envie de faire une petite incursion dans la recherche appliquée, plus concrète et accessible.

Pourquoi ce choix ?

RS : Ces 3 ans de recherches académiques m’ont énormément nourrie, mais j’avais envie de sortir de ma zone de confort et de me confronter au terrain. Carbon Waters répondait parfaitement à mes attentes et mes champs d’expertise, puisque la startup est spécialisée dans le graphène, un matériau révolutionnaire et prometteur que je connais bien grâce à mes travaux de doctorat. Par ses propriétés mécaniques, thermiques, électriques et ses qualités anticorrosion, il offre un immense potentiel dans plusieurs secteurs, et j’avais envie d’investiguer ces nouveaux champs applicatifs.

Quelles sont vos différentes missions au sein de Carbon Waters ?

RS :  Dans les grandes lignes, il s’agit d’optimiser le procédé de production de dispersion de graphène. C’est un enjeu majeur si nous voulons réussir notre scale-up et passer à l’échelle industrielle. Au quotidien, je mène de nombreux essais, qui visent à mieux comprendre et à améliorer chaque étape de notre procédé actuel. Ces actions de contrôle et de vérification s’inscrivent dans une boucle d’apprentissage vertueuse, permettant de faire varier les paramètres, en vue d’améliorer la performance, le rendement et la qualité de nos produits tout au long de la chaîne de production.

Avec mon équipe, composée de deux techniciens et d’une doctorante, nous menons aussi de nombreuses expérimentations en laboratoire, où nous travaillons en boîte à gants, sous atmosphère inerte, nos produits étant sensibles à l’oxygène et l’humidité. Nous allons donc modifier toutes sortes de paramètres (températures, concentration du produit, technique de synthèse utilisée, etc.) pour observer l’impact de ces changements sur le procédé. Grâce à nos études nous avons pu ajuster notre protocole en éliminant et modifiant des facteurs sans impact sur la production et la qualité du graphène mais nous ont permis de gagner en productivité et confort de travail.

Graphène mis à part, quels sont vos autres centres d’intérêt ?

J’ai deux passions : la pâtisserie et les voyages ! Pour moi, la pâtisserie se rapproche beaucoup de la chimie, car il faut être précis, appliqué, et patient ! Ma spécialité ? La baklawa, un feuilleté de pâte et d’amandes enrobé de miel. Récemment, j’ai confectionné mes premiers macarons, et j’adore également réaliser des entremets et des préparations pâtissières très esthétiques et originales. Lorsque je pars en voyage, je ne manque jamais de goûter aux spécialités locales ! J’ai visité de nombreux pays en Europe et en Asie, dont la Turquie et la Malaisie. Mon rêve d’enfant ? C’est de m’envoler pour les États-Unis, mon « American dream », et de flâner dans les rues de New York, à la découverte de ses plus beaux gratte-ciels !

Directeur des Opérations chez Carbon Waters depuis mai dernier, Nicolas Castet affiche une longue carrière à l’international. De Fribourg à Singapour, ce manager globe-trotteur a toujours été animé par un fort esprit entrepreneurial. Alpiniste à ses heures perdues, il gravit les sommets et les défis pour voir la vie d’en haut…

Vous vous définissez comme un « pur produit Solvay ». Pourriez-vous revenir sur votre parcours professionnel ?

Nicolas Castet : Après des études d’Économie et de Finances à Bordeaux, j’ai effectué mon premier stage chez Rhône Poulenc, avant d’intégrer Rhodia – la branche Chimie du groupe – en tant que manager au sein du Corporate Finances. Chemin faisant, j’ai pris la direction du département Credit Management. C’était un vrai challenge car à l’époque il y avait tout à créer au niveau monde : l’organisation, l’équipe, les procédures…

En 2008, premier changement de braquet, vous décidez de partir à l’étranger…

NC : Effectivement, j’ai pris la direction financière de la Business Unit de Rhodia à Fribourg (Allemagne), pendant près de 8 ans. En 2011, Rhodia est finalement passée dans le giron du groupe Solvay et, après 15 ans d’expérience à divers postes financiers, je me sentais prêt à tenter une nouvelle aventure. En fait, j’avais envie de me frotter au terrain !

Solvay vous propose alors un poste de Directeur Commercial à Singapour…

NC : Oui. L’objectif était de développer les ventes dans la zone Asie Pacifique, en créant une antenne locale. J’avais en charge une large zone, du Pakistan au Japon, à l’exception de la Chine. Avec mon équipe, nous étions toujours en mouvement, avec plein de projets en tête pour diversifier l’activité. C’était une période palpitante, avec un côté très « entrepreneurial », même si j’avais la force de frappe du groupe derrière moi.

Quel souvenir gardez-vous de ces années ?

NC : Singapour est une ville multiculturelle où les Malais, les Chinois et les Indiens cohabitent pacifiquement dans un patchwork de cultures et de langues. J’ai beaucoup appris, beaucoup voyagé aussi, en Inde, au Vietnam, au Bengladesh mais également dans l’outback australien… Un roadtrip inoubliable !

Après plus de 12 ans à l’étranger, j’ai senti qu’il était temps pour moi de rentrer en France. D’autant que mes deux enfants n’avaient jamais vécu en France ! Fin 2020, je suis donc revenu aux sources, en pleine pandémie, en quête d’une nouvelle opportunité.

Toujours dans la chimie ?

NC : Oui, c’est une industrie agile, innovante et dynamique, porteuse d’opportunités et de croissance, dans les domaines de la transition écologique et énergétique. J’avais également envie d’intégrer une entreprise dotée d’un fort esprit entrepreneurial, et c’est finalement grâce à France Chimie Nouvelle Aquitaine, que j’ai pu identifier Carbon Waters. C’était le bon timing, car Alban Chesneau souhaitait justement renforcer son équipe de Direction afin de préparer la feuille de route concernant la future commercialisation de ses produits.

Très concrètement, quelles sont vos missions au sein de Carbon Waters ?

NC : Depuis mai 2022, je suis Directeur des Opérations. Mon rôle est multiple : d’abord, préparer la stratégie commerciale et marketing pour nos nouvelles applications, puis sécuriser la supply chain. Ensuite, structurer et superviser la gestion financière. Enfin, participer aux réflexions stratégiques et au pilotage global de l’organisation. Objectif : transformer Carbon Waters en société industrielle. C’est un sacré défi, qui revêt de multiples enjeux à la fois industriels, financiers et commerciaux.
Vous savez j’adore la montagne et par le passé, j’ai déjà gravi le Mont Blanc. Carbon Waters est aujourd’hui un « premier de cordée » : il y a encore des cols à franchir, des passages étroits à traverser, parfois avec prudence, parfois avec audace, mais croyez-moi, en haut du sommet, le paysage est toujours spectaculaire !

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