Alors qu’elle se destinait à embrasser une carrière dans l’enseignement supérieur, Lucie Chupin a radicalement changé de cap, en intégrant Carbon Waters en avril 2021. Une reconversion que la jeune Ingénieure R&D Applications ne regrette pour rien au monde. Entre broderie, plongée sous-marine et graphène, Lucie Chupin nous livre sa vision « startup » de la vie.
Avant d’entrer chez Carbon Waters, vous sembliez plutôt vous destiner à l’enseignement…
Lucie Chupin : Tout à fait. Après des études scientifiques, je suis devenue chercheuse en chimie des polymères, et j’ai passé mon doctorat en 2014, portant sur l’élaboration d’une colle pour les panneaux en bois. Tout naturellement, j’ai continué dans l’académique, en tant que post-doctorante, puis comme enseignante-chercheuse sur les composites biosourcés à Sophia Antipolis. L’enseignement m’a toujours animée, j’aime transmettre, échanger et partager mes connaissances. Après un bref passage comme enseignante à Dijon, j’ai intégré l’université du Havre, où j’enseignais la formulation chimique des polymères dans les domaines cosmétiques.
Puis c’est un changement de cap radical qui s’opère en 2019…
LC : Effectivement, j’ai décidé de faire le grand saut dans l’inconnu : j’ai quitté l’académique pour rejoindre le monde de l’industrie. Direction : le Royaume Uni, chez Solvay, pour travailler sur des formulations de résines pour les composites automobiles. Le Brexit et la pandémie ont eu raison de mon enthousiasme. Cette période complexe et incertaine a opéré une remise en question profonde. J’avais envie de rester dans l’industrie, mais aussi de rentrer en France…
Pourquoi avoir choisi d’intégrer Carbon Waters ?
LC : Carbon Waters correspond parfaitement à mon cœur de métier, puisque la startup travaille notamment sur les colles et les polymères. J’ai démarré en avril 2021 en tant qu’Ingénieure R&D Applications. Mes missions ? Trouver des applications dans le domaine des polymères et des thermodurcissables, souvent soumis à de fortes températures, notamment dans l’industrie automobile et l’aérospatial. Intégrer le graphène sous sa forme dispersée demande une expertise particulière. Mon rôle est de m’assurer de sa stabilité dans la matrice, tout en améliorant les propriétés mécaniques, la conductivité thermique et électrique, les qualités anticorrosion ou barrière d’un matériau… C’est un énorme travail en laboratoire, puisque l’on est amené à tester différentes formulations. Nous effectuons également un gros travail de veille et de recherches sur les matériaux.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
LC : J’aime le travail en équipe et le dynamisme ambiant. Quand on travaille dans une startup, on démarre de zéro, avec une formidable envie de réussir. Cela ouvre le champ des possibles ! Être en charge de mes propres projets de recherche est également très challengeant. C’est un bel équilibre entre la recherche et le monde de l’industrie.
En parlant d’équilibre, où trouvez-vous justement votre équilibre dans la vie personnelle ?
LC : J’aime beaucoup la broderie et la couture, qui demandent minutie et concentration. Deux qualités requises pour travailler dans la recherche ! Sinon, j’adore la plongée. Dans ce monde de silence, je lâche prise et ne pense à rien. C’est un drôle de sentiment, empreint de liberté, de beauté et de communion avec les éléments. Je me souviens de ces plongées extraordinaires en Australie, le long de la barrière de Corail à la rencontre de tortues marines, de raies mantas et de requins. Juste magique !