Après une carrière lancée au sein du Groupe Thales, Emmanuel Derory a créé et développé une entreprise dans le domaine de la conversion d’énergie. Entrepreneur et business angel, il nous dévoile à travers cet article son parcours, celui qui l’a mené à co-fonder Carbon Waters il y a 8 ans… Fort de son expérience et toujours passionné par l’innovation, il partage avec nous les défis rencontrés et ses ambitions pour l’avenir de l’entreprise. Entretien.
Pour commencer, parlons de votre parcours professionnel. Quelles grandes étapes ont marqué votre carrière ?
Emmanuel Derory (ED) : J’ai démarré en 1989 en travaillant pour le Groupe Thales en tant qu’ingénieur. J’ai ensuite co-fondé une société spécialisée dans la conversion d’énergie où j’ai évolué pendant dix-huit ans. Cette entreprise développait des solutions pour alimenter en énergie des équipements soumis à des environnements à fortes contraintes notamment dans les domaines embarqués (aéronautiques, ferroviaires, etc.). Nous avons collaboré avec des acteurs importants comme Airbus, Boeing, Alstom, Samsung….
J’ai d’abord occupé le poste de directeur technique.
Ma mission consistait à développer un catalogue de produits pour adresser le marché mondial.
J’ai ensuite traversé l’Atlantique en partant pour l’Amérique du Nord pour structurer notre filiale et déployer notre force commerciale sur le marché américain. De retour à Bordeaux en 2003, j’ai pris en charge le support technique et marketing produits pour les marchés asiatiques et européens. Je définissais les produits à développer pour le futur en me basant sur les retours clients et notre réseau commercial. Et en 2011, j’ai eu envie d’explorer de nouveaux horizons. J’ai donc quitté la société pour entreprendre et investir dans l’innovation et la conversion d’énergie, des sujets qui m’animent et me passionnent toujours autant.
À quel moment votre chemin a-t-il croisé celui de Carbon Waters ?
ED : Déjà impliqué dans l’entrepreneuriat et les startups de la Gironde en tant que business angel, je fais la connaissance d’Alban Chesneau grâce à l’Agence de Développement et d’Innovation (ADI) Nouvelle-Aquitaine. Je rencontre également Carlos Drummond et Alain Pénicaud, à l’origine de la découverte et du développement d’un nouveau procédé de production de graphène. J’ai été immédiatement convaincu par le potentiel du projet et l’impact significatif qu’il pourrait avoir sur de nombreux secteurs en y apportant une véritable valeur ajoutée. C’est après avoir longuement échangé avec Alban qu’il m’a suggéré de rejoindre l’aventure.
Et comment êtes-vous engagé dans son développement ?
ED : Alban m’a demandé de m’associer à lui pour bénéficier de mon expérience en organisation, développement technologique et commercial.
Je ne suis pas impliqué de manière opérationnelle, mais je propose des réflexions et des suggestions sur divers sujets, notamment sur les aspects stratégiques et financiers.
Mon rôle est de partager ce que j’ai pu apprendre au cours de mon parcours professionnel, notamment sur les stratégies marketing, commerciales et industrielles. Et bien sûr, de guider l’entreprise vers la réalisation de ses objectifs.
Dans ce contexte, quels sont les principaux défis auxquels vous faites face en accompagnant Carbon Waters ?
ED : Le principal défi est le développement commercial des produits. Il est crucial de convaincre les clients du potentiel d’amélioration qu’apportent nos solutions innovantes. C’est un atout majeur pour rendre plus responsable la filière industrielle. Cela demandera un fort investissement du côté des équipes commerciales de Carbon Waters.
Le second défi est celui de l’industrialisation.
L’entreprise doit être capable de produire et livrer en fonction de la demande mondiale. J’accompagne ainsi les équipes sur la mise en place de cette organisation industrielle.
Quelles sont vos ambitions pour l’avenir de Carbon Waters?
ED : Mon ambition est de voir Carbon Waters réussir à établir une présence commerciale significative et durable. Au cours des prochaines années, j’espère que nous aurons convaincu de nombreux secteurs de l’efficacité et de la valeur ajoutée de nos produits. L’objectif est aussi le volet industriel pour être capable de répondre à cette demande.
Nous avons un potentiel énorme et je suis confiant dans notre capacité à atteindre ces objectifs.
Pour conclure, auriez-vous un conseil pour les entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans le secteur des technologies innovantes comme Carbon Waters ?
ED : Je voudrais souligner l’importance de la force commerciale ! L’innovation est capitale, tout comme la R&D d’ailleurs, mais elle n’est qu’une première étape. Le développement commercial est ce qui va réellement faire la différence. Il est essentiel de penser à la stratégie commerciale dès le début et de s’engager sur le terrain. Mon conseil aux entrepreneurs est donc de ne pas sous-estimer cette phase et de s’assurer qu’ils sont prêts à y consacrer le temps et les ressources nécessaires.